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ANTIBES - Musée Peynet et du Dessin humoristique - Journées du Patrimoine (2)

Dimanche 21/09/2014

"Au cœur de la vieille ville, le musée propose de découvrir les œuvres de Raymond Peynet, créateur des célèbres Amoureux, mais également, depuis 1995, les créations de dessinateurs humoristes en présentant des expositions consacrées, entre autres, à Plantu, Dubout, Blachon, Mordillo, Piem..."

NB : toutes les photos de cet articles viennent de l'Internet.

"C’est au début des années 1980 que naît l’idée de la création d’un Musée consacré à l’œuvre du célèbre créateur des "Amoureux", qui avait choisi Antibes pour port d’attache. Enthousiasmé par ce projet, l’artiste s’engage alors à offrir près de 300 œuvres qui constituent un fonds permanent rappelant l’immense diversité d’une carrière longue de plus de cinquante années."


C'est à l’occasion d’une exposition sur les irrésistibles vieilles dames de Jacques Faizant, que le musée prendra la nouvelle dénomination de "Musée Peynet et du Dessin humoristique" et étoffera son fonds patrimonial avec près de 600 dessins et documents proposant un passionnant voyage dans les méandres de l’histoire et de ses témoins privilégiés, les caricaturistes et dessinateurs de presse.





L’histoire de ce Musée

L’histoire de ce Musée est une histoire d’amitié : entre un homme et une région. L’attachement de Raymond Peynet pour la Provence, la Côte d’azur et plus particulièrement la région d’Antibes naît des premières vacances passées en famille au bord de la Méditerranée en 1947. Charmés par le village de Biot, Denise et Raymond Peynet vont faire l’acquisition d’une ancienne tour sarrazine qu’ils aménageront amoureusement au rythme des vacances scolaires, tout en conservant leur résidence principale sur la capitale.

Né le 16 novembre 1908 à Paris, enfant d’Auvergnats propriétaires d’un café dans la capitale, le jeune Raymond entre à 15 ans à l’école Germain Pilon, future école des arts appliqués à l’industrie. À l’issue de ses études, il occupera son premier petit boulot chez un fabriquant d’étiquettes où il sera un peu « l’homme à tout faire ». En 1930 il entre chez un grand publiciste, Tolmer ; son trait s’affirme, sa carrière prend tournure. Il va commencer à vendre ses dessins auprès de plusieurs quotidiens à la mode, Le rire, The boulevardier, Fairchild’s international, Pour lire à deux, Ric et Rac…

La guerre va interrompre momentanément ce début de carrière : mobilisé, fait prisonnier, il s’évade pour rejoindre son Auvergne natale. L’histoire veut qu’il ait remis en 1943 devant le kiosque de Valence un pli confidentiel à un correspondant, et que, dans l’attente de l’arrivée de celui-ci, soient nés de son crayon les célèbres Amoureux, baptisés ainsi par le rédacteur en chef du journal Ric et Rac, Max Favalelli.

Sa carrière, menée de « main de maître » par son épouse Denise Damour épousée en 1930, va connaître un véritable tournant puisque, malgré de nombreuses créations pour les illustrations de pièces de théâtre, de livres, d’auteurs célèbres, de publicités de tous genres, de dessins de presse toujours plus nombreux, les Amoureux vont devenir le fil conducteur de sa production.

Des années 50 à la fin des années 70, le petit couple va apparaître partout, toujours dans la presse bien entendu, mais aussi dans des domaines diversifiés tels que la création de porcelaines (Rosenthal ou Couleuvre), de bijoux fantaisie (Murat), de soieries (Baccarat) ou encore des petites poupées de latex.

À partir des années 70, conforté par une reconnaissance internationale – deux musées lui sont consacrés au Japon – Peynet va orienter sa carrière vers les procédés de reproductions lithographiques, avec notamment de magnifiques séries sur les Lettres de mon Moulin ou les Signes du Zodiaque.

En 1976, Peynet décide de s’installer à Antibes. Le couple va résider, quartier de l’Ilette, dans un appartement coquet proche de la mer. La ville d’Antibes, déjà habituée aux séjours de nombreuses personnalités artistiques, est heureuse de recevoir ce dessinateur et son Sénateur-Maire, Pierre Merli, va nouer rapidement des liens d’amitié avec la famille Peynet. L’artiste va dès lors participer par l’exercice de son art à l’essor de nombreuses manifestations antiboises, alternant les expositions temporaires et les affiches d’événements, tels les festivals du Bridge, la Foire aux antiquaires, les journées corses ; pour chaque rassemblement festif on retrouve les célèbres Amoureux mis en situation avec un égal humour et une même tendresse.

De cette symbiose, dès le début des années 80, va naître l’idée de la création d’un Musée consacré à l’œuvre de Raymond Peynet. L’idée est proposée par Pierre Merli à l’artiste qui, enthousiasmé par ce projet, va, en retour, s’engager à offrir près de 300 œuvres qui constitueront un fonds permanent rappelant l’immense diversité et la richesse d’une carrière longue de plus de 50 années.

Parce qu’ ayant fait partie des premières grandes signatures avant-guerre dans une presse demandeuse de dessins en tous genres, Peynet va accepter dès 1995, sur proposition de la ville désireuse de dynamiser ce lieu unique, que les murs de « son » musée soient ouverts à ses contemporains, cette grande famille de dessinateurs d’humeur et d’humour qui ne dispose pas alors de lieu « officiel » d’exposition reconnaissant son art. C’est le dessinateur Plantu qui inaugurera cette nouvelle orientation culturelle en 1995 par une exposition.

En 1999 la disparition du célèbre dessinateur, trois années après celle de son épouse, ne viendra en rien freiner l’essor de ce Musée qui, à l’occasion d’une exposition sur les irrésistibles vieilles dames de Jacques Faizant, prendra la nouvelle dénomination de « Musée Peynet et du Dessin humoristique ».

La ville d’Antibes permet à ce lieu culturel de développer une politique d’acquisitions d’œuvres originales et de documents courant du xixe siècle à nos jours, en développant parallèlement un vrai programme de médiation culturelle pour petits et grands. Le fonds patrimonial initial s’est étoffé pour proposer aujourd’hui près de 600 dessins et documents dont une grande part retrace un passionnant voyage dans les méandres de l’Histoire et de ses témoins privilégiés, les caricaturistes et dessinateurs de presse.



LES POUPÉES DE PEYNET

À l’aube des années 50, les galeries Lafayette de Paris inaugurent le nouveau concept – toujours d’actualité aujourd’hui – des vitrines animées durant les fêtes de fin d’année. En 1956, Raymond Peynet est contacté et accepte de réaliser un ensemble d’une dizaine d’automates représentant un « concert céleste ».

C’est à partir de ces modèles grandeur nature que la société Technigom à Montrouge a l’idée de fabriquer une petite poupée de 21 centimètres, en mousse de latex et habillée façon « mode ». Déclinée par la suite en 250 variantes très différentes les unes des autres, elle avait en plus des innovations déjà citées, l’avantage d’être malléable, supportant une manipulation enfantine – fait inédit jusqu’alors – et remisant la traditionnelle poupée de chiffons ou de porcelaine dans les vitrines. Commercialisée en coffret, le succès est fulgurant, puisque environ six millions d’exemplaires sont vendus.

Un mot sur la fabrication

Les poupées de latex étaient coulées dans des moules, ce qui explique la petite nervure le long de leur corps ; les costumes étaient dessinés par Peynet puis réalisés individuellement par de «  petites mains » rémunérées à la pièce. Aujourd’hui, le latex fabriqué dans les années cinquante ne supportant pas le contact de l’air, un processus irréversible de désagrégation s’est généralement opéré sur chaque poupée ; en effet, le latex noircit et se brise.

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